Critique de Cloé U.

Synthèse

Cloé U. – 21 ans – 4ème année Architecture et Engineering – Strasbourg
Sensibilité littéraire : éclectique, Stefan Zweig, Huxley « Le meilleur des mondes »

LIVRE COMPLET  ♥♥♥  8/10*

Volume I  ♥♥  7

Volume II  ♥♥♥  8

Volume III  ♥♥♥  7

Volume IV  ♥♥♥  9

* la note chiffrée estime la qualité littéraire formelle et la note de cœur l’adhésion intime

En une formule

Et vous, avez-vous conscience de votre don ?

En quatrième de couverture

Dans un monde dystopique où les puissants se réfugient dans les profondeurs de la terre tandis que les autres, en quête d’attention, survivent à la surface, se trouve un paisible village hors du temps. Ici les habitants ont refusé la présence des cubes gris : ils ne connaissent rien de ce qui se passe à l’extérieur de leur communauté et personne n’est au courant de leur existence. Pourtant, un événement vient troubler la tranquillité du village. Des hommes venus d’ailleurs arrivent et annoncent que le jeune Thomas est porteur d’un don qui a le pouvoir de sauver l’humanité. Pour développer ce don, il doit partir vivre pour toujours dans un lieu secret qu’ils appellent le Mongonastère. Quel est cet endroit ? Quel est ce don ? Thomas quittera-t-il son village bien-aimé et parviendra-t-il à accomplir sa destinée ?
A l’heure où des livres comme 1984 ou La Servante Écarlate semblent devenir réalité, L’Appel de Mongo est une œuvre inspirante et porteuse d’espoir.

Questionnaire

Quelle impression générale vous a fait le livre et qu’est-ce qui le qualifierait le mieux ?

Je pense que c’est un livre qui donne envie de croire en l’autre, d’aider son prochain. Je le qualifierai d’inspirant.

Que vous a-t-il apporté ?

Tout d’abord, l’intrigue était prenante et agréable à lire.
Ensuite, je trouve que c’est un livre qui apporte beaucoup d’espoir puisqu’il apprend le détachement.

A-t-il éveillé votre conscience dans certains domaines ? Si oui, lesquels ?

Oui, il a éveillé ma conscience. Notamment à propos du thème de la création monétaire, mais aussi à propos de l’impact des médias et leur effet sur la conscience ou l’inconscience collective.

Maintenant que vous l’avez terminé, percevez-vous sa cohérence d’ensemble et les liens nécessaires des différentes séquences dans le développement des thèmes ?

Oui, on voit tout à fait la cohérence d’ensemble, même si je pense que certaines séquences sont peut être un peu trop développées. (Ex : le passage avec Ungern prend un peu trop d’importance par rapport à l’impact réel du personnage dans la suite de l’histoire)

Maintenant que vous l’avez terminé, percevez-vous la raison d’être de l’anonymat de l’auteure en lien avec le sacerdoce des mongonastiques ? La trouvez-vous justifiée et nécessaire ?

Oui, je perçois la raison et la trouve justifiée. Je ne suis pas sûre de la trouver réellement nécessaire mais je comprends la démarche et la trouve cohérente.

Considérez-vous que le livre peut avoir un impact bénéfique sur la conscience collective ?

Oui, je pense qu’il est susceptible d’éveiller les consciences à condition qu’elles y soient réceptives.

Selon vous, est-il accessible au grand public ?

Je pense que c’est un livre surtout destiné à un public adulte de par la violence de certains passages.

Selon vous, a-t-il un potentiel de succès de librairie ?

Oui.

Une fois publié, le conseilleriez-vous à vos proches ?

Oui, probablement.

Volume I 

♥♥  7

Commentaire

On est tout de suite pris dans le récit, avec une lecture fluide stimulée par de l’action constante.
Le premier épisode servant surtout à installer l’intrigue et à faire sentir l’univers énigmatique de Mongo, mon véritable intérêt s’est manifesté au deuxième épisode de par son développement plus spirituel.
Dans le premier épisode, je me suis plus particulièrement attachée au destin tragique de la mère de Thomas avec son dénouement douloureux et poignant.
Dans le second épisode, la description du monde de la Communication dans ce contexte fantastique d’anticipation se révèle être un bon miroir de notre monde actuel. L’impact que le pouvoir de la Communication a sur nos vies et sur les mouvements du monde y est en effet incroyable. Là aussi, on perçoit que c’est d’abord la violence qui capte l’attention et donc occupe le plus les écrans. Même si notre société est politiquement et techniquement une société de libre communication, dans les faits, ce sont ceux qui détiennent la puissance et la richesse qui font passer leurs idées parce qu’ils en ont les moyens. On perçoit aussi très bien que c’est l’énergie de la peur qui domine et gouverne notre monde de la Communication.
Ici, le personnage d’Ungern en tant qu’ange déchu dans une société pervertie concentre toute la thématique de cette peur. Il manipule les êtres et règne sur les foules par la peur. Si son comportement sadique inhumain est lui-même terrifiant, il interroge sur les implications du conditionnement social. Tout laisse apparaître que sa haine démente est issue de son enfance martyrisée, alors que s’il avait pu y échapper en rejoignant le Mongonastère, son comportement aurait été complètement différent. La question reste ouverte de savoir si c’est le conditionnement social qui détermine la bonté ou la méchanceté des êtres.

Sommes-nous libres de choisir nos actes et d’accomplir nos désirs ? Ou sommes-nous assujettis à un implacable déterminisme qui décide à notre place de ce que nous ferons ou ne ferons pas ? Cette interrogation plane sur les deux épisodes en interpellant tous les personnages principaux sans que la réponse ne soit jamais tranchée.
Cette réponse semble toutefois se cacher dans le mystère de Mongo qui à ce stade du premier volume reste toujours aussi nébuleux, ce qui donne envie de poursuivre la lecture dans une quête de dévoilement métaphysique.
Un premier élément de réponse apparaît néanmoins dans l’enseignement de sagesse du maître Zabir sur le dépassement de la peur. Cet enseignement transmis aux enfants se présente en contraste avec la peur qui règne dans le monde des basses villes d’Ungern, où tous les êtres y sont soumis sans échappatoire comme des esclaves. Zabir montre que s’il existe une liberté de choix, elle ne peut commencer qu’après avoir dominé sa peur, ce qui implique de l’affronter pour la surmonter.
C’est ce passage qui m’a le plus marquée pour sa connexion spirituelle. Quand Zabir fait référence à la nécessité d’écouter son véritable et tout premier maître qui est à l’intérieur de soi, ça m’a particulièrement parlé en regard de mon approche récente de la méditation : trouver son Soi intérieur par le silence et le ressenti.
La fin du récit qui fait apparaître la petite fille énigmatique, en lien avec la fontaine d’amour révélée à Thomas dans la cellule de transfert, est très intrigant et constitue une excellente accroche pour se lancer dans le volume suivant.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Dans le premier chapitre du premier épisode, le procédé narratif des deux flash-back présentés sans continuité m’a fait perdre le fil sur le moment et un peu déboussolée.
Je trouve qu’il y a un manque de cohérence entre la narration et les dialogues, ce qui m’a un peu dérangée avec des effets parfois lourds à mon goût. La narration fluctue avec les situations et les personnages, ce qui a tendance à la rendre indistincte des dialogues. Alors que les dialogues eux, se rapprochent de la narration, en étant notamment trop adultes et matures quand ils proviennent des enfants. J’apprécierai alors davantage une narration qui reste stable sur tout le roman pour mieux trancher avec les dialogues.

Volume II 

♥♥♥  8

Commentaire

J’ai trouvé ce volume II encore plus intéressant de par sa connexion clairement marquée avec notre actualité. J’ai tout particulièrement apprécié la façon dont tout est continuellement remis en question. D’abord la vocation du Mongonastère de servir l’humanité, si elle est indiscutablement bonne dans son principe, se révèle jonchée de nombreuses zones d’ombre. C’est la même chose avec les idées nouvelles qui regardent du côté de l’altermondialisme où après avoir été développées et louangées vont montrer leurs failles, dévoilant les limites ou les impasses d’un idéal parfois trop naïf. De la même manière, le thème de la Communication reste ambivalent, elle n’est ni bonne ni mauvaise en soi et peut donner le meilleur comme le pire.
Ce procédé de remise en question permanente des idées et des situations fait qu’elles s’enchaînent avec une grande cohérence dans une gradation qui amène à des prises de conscience toujours plus élevées. On suit clairement le long développement qui élève notre niveau de conscience des enjeux socio-économiques jusqu’à la crise de doute du Dicteur qui va ouvrir sur la dimension méditative. Ici la connexion spirituelle réapparaît en se découvrant prédominante pour en être l’aboutissement. Et c’est le moment du livre qui m’a le plus touchée en faisant écho à ma pratique de méditation de pleine conscience.

La première partie de ce deuxième volume dévoile le mystère de Mongo et tous ses enjeux qui étaient impalpables dans le volume I. Ce monde nébuleux devient clair, on perçoit alors sa cohérence qui nous installe dans la continuité de l’histoire, bien que les deux volumes soient très différents dans leur ton et leur propos.
Concernant l’essai socio-économique, il fait la synthèse des idées nouvelles sur la création monétaire, la monnaie de dette, l’impasse de la croissance infinie, la fin du travail…, par une bonne clarification pédagogique. La réponse salutaire de la culture des quatre richesses est tout à fait pertinente et me fait songer à la pyramide de Maslow dans l’ordre des besoins humains et donc de ce qui vaut comme richesse. Mais elle montre aussi son caractère utopique, car elle appelle à un changement de mentalité radical, et on voit mal comment il pourrait se produire dans notre société d’aujourd’hui.
C’est notamment le cas de l’industrie des croquants (publicité) qui est omniprésente à tous les niveaux de notre activité économique. Son caractère corrupteur nous imprègne tous, mais comment y échapper autrement qu’en changeant de civilisation ? Aujourd’hui, sans le support de la publicité, Youtube n’existerait pas, alors qu’il enrichit aussi notre conscience. De même que les cubes qui contiennent toute la mémoire des communications humaines, il nous revient de cultiver une conscience plus aiguisée pour recueillir les richesses de communication qui sont partout.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Étant d’une grande sensibilité, j’absorbe tout ce que je lis sans distance, et la violence des séquences qui apparaissent dans le cube dans la première partie m’a mise mal à l’aise.
L’essai socio-économique à partir de la culture des quatre richesses est un peu trop long. On a compris l’essentiel de ce qui y est dit, et les quelques répétitions et insistances sont superflues.

Volume III 

♥♥♥  7

Commentaire

J’ai très bien accroché à l’ensemble où tout est globalement bien amené. Après l’approfondissement analytique plus posé et statique du volume précédent, on repart dans la dimension romanesque faite d’actions, d’intrigues et de rebondissements qui relance au bon moment le dynamisme du récit. On plonge à nouveau dans l’univers attrayant des personnages auxquels on a commencé à s’attacher. Entre-temps ils ont évolué et on retrouve ici Thomas et son ami Carlos au commencement de leur vie adulte. Ils sont toujours en situation d’apprentissage dans « l’école » du Mongonastère qui met en avant sa pédagogie éveillante et inspirée. La leçon du magister Gunj sur Einstein et Newton servant à illustrer le passage d’un niveau d’harmonie à un autre est originale et bien vue. Elle donne un poids concret et crédible à ce qui était d’abord perçu comme un concept abstrait. Mais la grande aventure de ce volume reste la découverte de l’amour par Thomas. La façon de la faire évoluer en l’associant à des symboles forts qui la poussent aux extrêmes est aussi très bien amenée.

On voit Thomas d’abord confronté à sa peur de sa première rencontre avec l’inconnu de l’autre sexe qu’il refoule en accusant Mongo d’être responsable du blocage qui en découle. Ça amène ensuite à l’évocation de l’Ogre, source obscure de sa peur, qui le confronte subtilement à une part mauvaise et dangereuse qu’il redoute de trouver en lui, avant que cet Ogre lui soit révélé comme une entité physique bien réelle. Ce passage permet aussi de révéler les failles secrètes de Carlos, ce qui l’humanise en le rendant plus proche. A partir de là, suit l’épreuve du dépassement de la peur profonde qui débouche sur la découverte du sanctuaire des douze Danseurs accomplis. Ce ne sont plus des entités abstraites mais des présences concrètes qui affichent le demi-sourire énigmatique des bouddhas. Leur accomplissement en devient rassurant en les montrant entiers, en même temps qu’il fait écho au sanctuaire de paix qui se trouve au fond de chacun par-delà notre peur. Il conduit l’évolution de Thomas vers l’acceptation de lui-même et de ce qui doit être, lui ouvrant un nouveau regard de son amour pour Mafat où il n’aspire plus qu’à être avec elle en l’acceptant telle qu’elle est. Cette fois il se sent véritablement libre de la rencontrer car le déblocage de sa peur s’est fait de l’intérieur.
Leur deuxième et véritable rencontre apparaît alors dans une dimension beaucoup plus élevée. Leur relation devient tout de suite très subtile dans leur sensibilité et leur écoute réciproque. L’amour qu’il vont vivre et se découvrir l’un pour l’autre grandit progressivement en intensité, en intimité, en abandon et en don de soi. Cette lente progression suit l’élévation du niveau de conscience des jeunes amants qui se produit naturellement sans intention. Ils passent d’un niveau d’harmonie à un autre par phases successives, leur champ de perception se modifiant à chaque fois en devenant plus ouvert, plus vaste, plus raffiné et plus extatique. Le récit nous fait sentir de l’intérieur leur élévation par une écriture qui devient elle-même toujours plus sensible et raffinée, et le procédé narratif est ici particulièrement réussi.
Puis le dernier volet du volume nous fait partager l’illumination de Thomas qui sort de sa nuit d’amour transformé, parfaitement heureux, planant sur un nuage comme s’il était au paradis. C’est l’occasion de développer des thèmes spirituels en profondeur dont certains ont déjà été abordés dans les volumes précédents. L’intérêt qu’ils suscitent reste fort et dévoile leur implication dans l’ensemble du livre.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Je note le mot « clenche » employé p78 et 80 pour désigner la poignée de porte, alors que c’est un terme plutôt régionaliste.
Le personnage d’Ungern a pour le moment disparu. L’histoire d’amour entre Thomas et Mafat rend les personnages attachants. Ce sont des éléments narratifs importants, et je trouverais dommage qu’ils soient mis de côté dans la suite du récit.
La dernière partie développant les thèmes spirituels a des redondances et des longueurs, plus particulièrement les deux longs passages en italiques. Je comprends l’intention de l’auteure de les déployer en les répétant sous différents angles pour en imprégner le lecteur en profondeur, mais je pense que ce n’est pas utile et même que ça nuit à cette imprégnation. A mon avis, il doit être possible de faire plus court sans rien perdre d’essentiel de manière à dynamiser le texte sur ces passages, ce qui ne peut que renforcer leur attraction pour le lecteur et donc leur imprégnation.

Volume IV 

♥♥♥  9

Commentaire

Ce dernier volume est plus facile à lire du fait d’être bien rythmé. On a ici un bon équilibre entre la narration et les dialogues, la part d’action et d’explication.
Il débute par la confrontation douloureuse des jeunes amants qui est une amorce tout de suite très prenante. Il permet le dévoilement concret du personnage de Mafat que j’ai trouvé extrêmement intéressant. Puis on enchaîne avec une longue focalisation sur l’Ogre qui révèle le rôle beaucoup plus vaste qu’il occupe dans le livre.
Il n’est pas seulement une incarnation du diable ou du mal absolu, il apparaît être aussi une émanation de la part obscure, inconsciente et refoulée, qui est tapie au plus profond de nous. Toute la lutte intérieure de Thomas contre sa propre négativité va le mettre en avant. Elle le confronte à la prise de conscience d’un dédoublement de lui-même entre sa fausse personne et sa vraie personne. Ce n’est qu’après s’être libéré du cauchemar de sa fausse personne qui le possédait, qu’il réalise à quel point la puissance de sa négativité a eu d’impact en allant jusqu’à atteindre Mafat dans l’invisible, comme si l’Ogre à travers lui s’était réellement emparé d’elle pour la faire sombrer dans les ténèbres.

Cet épisode de la prise de conscience de Thomas de la réalité de l’Ogre en lui apporte une première synthèse du livre en nous dévoilant la profondeur de son enjeu psychologique. De manière rétrospective, elle éclaire la dimension archétypale des personnages dont on a suivi les péripéties tout au long du roman. La nouvelle évocation de la mère de Thomas notamment, tendant vers l’expression de la Mère universelle, nous montre qu’elle est un archétype qui continue d’exister et d’agir dans le monde intérieur de Thomas. Sa lutte pour se délivrer du tourment de son amour possessif pour Mafat fait immanquablement écho au même tourment qu’a traversé sa mère. Elle aboutit à sa guérison de cœur par sa reconnexion à l’amour vrai qui se donne gratuitement, sans rien attendre en retour. Or cet amour sacrificiel dont il se découvre capable est exactement celui que lui a donné sa mère. Et finalement tous les personnages forts auxquels on s’est identifiés nous font sentir leur réalité archétypale dans notre propre monde intérieur. Là ils agissent, influent, se confrontent, nous faisant participer nous aussi à notre niveau au même combat universel incarné par Thomas pour l’éveil de la conscience.

Le dernier volume ne déçoit pas au sens où il apporte toutes les promesses sur les questions essentielles posées par le livre. Ce qui fait qu’il garde une énergie captivante jusqu’à la dernière ligne. A travers la confrontation entre Gunj et Thomas sur son long chemin de guérison, nous accédons à une synthèse des grands thèmes spirituels et philosophiques restés en suspens dans le livre. Ils sont développés en profondeur, examinés de façon multiple et contradictoire jusqu’à leur ultime aboutissement, ce qui procure la sensation de terminer avec des réponses claires et complètes. En particulier, le questionnement récurrent de la liberté et du déterminisme trouve sa résolution à un niveau très subtil, quand Gunj développe l’approche de la responsabilité ultime et celle de l’irresponsabilité ultime. L’une est fondée sur la reconnaissance de notre liberté ultime de choisir, l’autre sur la reconnaissance de notre déterminisme infini et donc de notre absence de liberté, deux voies opposées qui pourtant sont équivalentes car elles peuvent conduire toutes les deux à une même libération.
L’arrière-plan de ces développements nous questionne sur notre action personnelle sur le monde, sur notre contribution vers une évolution positive ou négative de l’état du monde à travers notre goutte d’eau. L’évocation de l’acte neutre en tant qu’acte négatif est à ce titre tout à fait révélatrice et pertinente. Face aux grands défis que nous avons à relever, nous semblons enlisés dans un état de passivité et de paralysie généralisé qui nous sera fatal si nous ne réagissons pas à temps. Le livre s’achève sur une fin ouverte qui est le miroir de notre monde actuel où tout reste à faire et où tout est entre nos mains, mais c’est une fin ouverte sur un horizon lumineux, plein d’énergie positive et de confiance en notre pouvoir de créer un monde meilleur, qui est inspirant pour entrer dans l’action.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Tout le processus de libération du tourment de cœur de Thomas envers Mafat se déroule à l’intérieur de lui-même. Il est réglé de son côté mais pas avec elle. Il aurait peut-être été bon qu’il évolue aussi en se rencontrant à nouveau, car ce n’est qu’à la fin qu’ils se retrouvent dans un amour apaisé.
Le fait qu’Ungern ne réapparaisse plus n’est pas dérangeant en soi. Cet aspect de la présence du mal qui peut frapper l’humanité reste ainsi ouvert en laissant tout présager, mais il passe en retrait pour en devenir presque anecdotique. Du coup, l’importance donnée à Ungern dans le volume II apparaît trop grande par rapport à l’ensemble du livre.
Dernière remarque sur le statut des Danseurs. Seul leur don lié au geste est capable d’agir sur la manifestation. Je me demande juste pourquoi d’autres dons artistiques n’auraient pas ce pouvoir.