Critique de Pascal S.

Synthèse

Pascal S. – 51 ans – Ingénieur Électronique – Strasbourg
Sensibilité littéraire : littérature classique, Victor Hugo, La Fontaine, géophilosophie des civilisations disparues

LIVRE COMPLET  ♥♥♥♥  9/10*

Volume I  ♥♥♥  8

Volume II  ♥♥♥♥  9

Volume III  ♥♥♥♥  9

Volume IV  ♥♥♥♥  10

* la note chiffrée estime la qualité littéraire formelle et la note de cœur l’adhésion intime

En une formule

Donnez vous le pouvoir de vous transformer vous-même pour transformer le monde.

En quatrième de couverture

Dans ce roman initiatique totalement atypique qui touche tous les plans de l’être, nous prenons conscience des enjeux vitaux de notre société hautement dysfonctionnelle en recevant les lumières pour surmonter notre autodestruction et créer ensemble un monde plus humain.
Pour ce nécessaire apprentissage, on suit la vie de Thomas depuis sa naissance jusqu’à son éveil à la pleine conscience dans un récit captivant qui nous tient en haleine tout au long de ses quatre volumes. Nous immergeant dans un univers dystopique de la Communication, il nous renvoie en permanence le miroir de notre réalité contemporaine, tandis que Thomas qui porte le potentiel du plus haut idéal humain mais aussi de sa chute dans la bassesse de l’inconscience, nous confronte à nous-même et à notre propre pouvoir d’accomplissement. Les clés de la paix intérieure nous attendent au bout de ce long voyage à la rencontre de soi-même, en réalisant qu’elle est la première richesse qu’il nous faudra cultiver pour garantir notre future prospérité partagée.
Mais comment résumer un livre dont la richesse de fond semble si inépuisable qu’on en sort avec l’envie de le relire tout entier ? Comment le qualifier alors qu’il est d’une nouveauté si particulière qu’il ne se compare à aucun genre existant ? Il faut faire l’expérience de L’Appel de Mongo pour percevoir la révolution qu’il porte en lui, ce souffle d’espoir et de renouveau dont nous avons tant besoin aujourd’hui.

Questionnaire

Quelle impression générale vous a fait le livre et qu’est-ce qui le qualifierait le mieux ?

Je le qualifierai comme un livre d’initiation. Il est très instructif, bien écrit, d’une lecture fluide, claire et facile de compréhension. On se plonge bien dans toutes les différentes scènes qui nous gardent en immersion avec une forte empathie pour les personnages. C’est un livre qui amène à la réflexion, sur le monde actuel et aussi sur nous-même, d’une façon tout à fait surprenante. Surprenante, car il change profondément d’un volume à l’autre dans sa forme comme dans son fond pour exposer un propos toujours original, au point qu’il déjoue toutes nos attentes et qu’on ne peut plus rien anticiper jusqu’à son dénouement final.
Ma conclusion du livre est que c’est grâce à l’effort individuel de chacun, à vouloir combattre nos propre démons que l’on éveillera notre conscience pour devenir plus libre face à l’emprise de notre système fondé sur le profit, l’argent, l’individualisme, le pouvoir… Et ainsi on parviendra à une harmonie planétaire basée sur le respect des choix de l’autre et l’entraide entre tous.

Que vous a-t-il apporté ?

Ça m’a fait prendre encore plus conscience des problèmes de notre société actuelle.

A-t-il éveillé votre conscience dans certains domaines ? Si oui, lesquels ?

Oui. Et la partie qui m’a le plus marqué est l’explication détaillée sur le système bancaire avec le fonctionnement des prêts.

Maintenant que vous l’avez terminé, percevez-vous sa cohérence d’ensemble et les liens nécessaires des différentes séquences dans le développement des thèmes ?

Oui, il est très cohérent. Les quatre livres interagissent entre eux et sont nécessaires tous les quatre pour avoir l’explication complète de la pensée de l’auteure.

Maintenant que vous l’avez terminé, percevez-vous la raison d’être de l’anonymat de l’auteure en lien avec le sacerdoce des mongonastiques ? La trouvez-vous justifiée et nécessaire ?

Oui, il faut que l’auteure soit anonyme pour rester cohérente avec le thème du roman.

Considérez-vous que le livre peut avoir un impact bénéfique sur la conscience collective ?

Oui, je pense qu’il peut éveiller les consciences, ou au moins les faire réfléchir au fonctionnement de notre société.

Selon vous, est-il accessible au grand public ?

Oui, tout à fait.

Selon vous, a-t-il un potentiel de succès de librairie ?

Je pense que oui. En tout cas pour ma part, je considère que c’est un livre utile pour notre société, et donc qui répond à un besoin qui peut devenir contagieux.

Une fois publié, le conseilleriez-vous à vos proches ?

Oui.

Volume I 

♥♥♥  8

Commentaire

J’ai trouvé ce premier volume très intéressant et captivant. Il est surprenant car bien qu’il soit un peu fantastique (juste ce qu’il faut à mon goût), son contenu est initiatique de mon point de vue avec beaucoup de passages qui sont profonds et nous font réfléchir.
La profondeur se révèle d’autant mieux qu’elle repose sur un style facile, clair et précis, très bien maîtrisé, ce qui fait qu’on est bien guidé par une écriture agréable et harmonieuse. On entre tout de suite dans les scènes qu’on visualise avec facilité, tout comme les personnages deviennent vite proches parce qu’on ressent leur sensibilité humaine qui les rend attachants.
Le village hors du monde où il fait bon vivre nous accueille chaleureusement. Il fait immanquablement écho aux communautés autonomes de simplicité volontaire qui émergent à la marge de la société comme les Oasis de Pierre Rabhi.
Quand arrive la séquence du jeûne, le livre surprend à nouveau par sa pertinence et la rigueur de ses descriptions (je pratique le jeûne et confirme que tout ce qu’il en dit est exact). Tout comme la séquence finale du Taï Chi Chuan, pratiquant l’Aïkido, je trouve bien venu sa manière de le présenter sous l’angle de l’énergie.
Il y a un contraste réjouissant entre un environnement fantastique et un contenu réaliste très abouti dès que le livre aborde des thèmes importants. C’est notamment le cas du grand sujet de la peur qui est présenté à plusieurs niveaux. Il se montre profond en restant léger lorsque l’auteure parle de la peur que l’on a tous, où pour se réconforter on consomme dans différents domaines. On veut posséder des quantités de choses pour nous donner l’illusion que l’on est en paix et pour calmer cette peur. Ce qui nous conduit plus loin dans le récit à la peur fondamentale de la mort que le maître Zabir décrit aux deux enfants lorsqu’ils doivent franchir une crevasse au-dessus du vide. Ils sentent le vide qui les attire et donc la mort. Car on a peur du vide et donc de la mort, ce qui exprime un manque de confiance en la vie avec une peur de franchir les obstacles (ici la crevasse).
J’ai trouvé aussi très intéressant le passage où Zabir explique aux enfants l’importance de toujours écouter son être profond et non son mental, car seul notre être profond sait ce qui est juste pour nous. Il leur explique aussi de toujours écouter le corps car la conscience est dans le corps et pas dans le mental.

Pour revenir à son aspect initiatique que je lui ai découvert en rapport avec ma passion pour les civilisations disparues, il y a tout un univers de symboles qui s’y déploie d’une façon hautement significative et non pas fantaisiste. Le Scarabée, symbole de la renaissance. Le cube, pierre philosophale des Égyptiens qui lui suppose une fonction salvatrice attendue. La pyramide qui capte l’énergie du cosmos pour l’ancrer sur la terre…
Au début du livre, l’enfant Thomas qui doit quitter sa mère et son village pour se rendre au Mongonastère évoque bien une initiation dans un temple des mystères comme il en existait au début de notre civilisation. Comme ici, les personnes devaient venir de leur propre gré et passer certaines épreuves éliminatoires avant d’être acceptées au monastère pour suivre l’enseignement. Même l’habit des mongonastiques, tunique à capuchon, sandales et ceinture en corde rappelle les moines des monastères.
Ce climat initiatique imprègne jusqu’aux jeux imaginaires des enfants où tout en s’amusant ils traversent l’épreuve de l’eau, l’épreuve du labyrinthe propres aux initiations dans les temples des mystères.
Quant au mystère suprême, il est habilement incarné par Mongo qui à la fin de ce premier volume n’a fait que croître en interrogation en restant complètement nébuleux. Le résultat produit est une attente fébrile de me plonger dans le volume II dans l’espoir que son mystère sera révélé et expliqué. A ce stade du récit, il me donne l’impression de vouloir nous inspirer une nouvelle façon de voir le monde, une façon plus éclairée où l’on se pose soi-même les questions.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

J’ai trouvé la scène des ébats sexuels d’Ambre et de Djack dérangeante et choquante par sa crudité, surtout parce qu’elle rompt avec le ton général de l’écriture qui est délicat et harmonieux.
Même remarque pour les scènes de torture avec Ungern.
Elles me laissent cependant l’impression qu’elles ont une raison d’être voulue par l’auteure qui m’échappe pour le moment, mais dont j’espère avoir la compréhension en poursuivant ma lecture.

Volume II 

♥♥♥♥  9

Commentaire

Ce deuxième volume m’a davantage plu encore pour son intérêt et sa profondeur. Je l’ai terminé avec une impatience d’entamer le volume III.
Ici le contexte fantastique devient clairement une loupe grossissante de notre monde actuel. La longue analyse du Dicteur dans l’observatoire du monde met en évidence le mouvement d’autodestruction dans lequel nous sommes piégés, mais aussi les alternatives et issues véritables qui existent à condition d’en devenir conscients collectivement pour les mettre en œuvre. Si le flux romanesque s’estompe en plongeant dans cet examen approfondi, il se découvre aussi captivant. D’abord le rappel de l’état catastrophique de notre monde a un effet stressant, anxiogène, ce qui rend la présentation des solutions porteuses d’espoir et de lumière d’autant plus attrayantes et nécessaires. La force de ce long développement est dans sa clarté pédagogique. Il lie bien les problèmes entre eux, montre leur interaction et leur enchaînement, nous rappelant que la bonne compréhension des problèmes est le préalable indispensable à leur résolution. Ce qui conduit ensuite à l’exposé des réponses salutaires dites « utopiques » qui se révèlent par contraste pourtant parfaitement logiques et cohérentes. On en sort avec une vision synthétique très claire de l’état du monde, avec ses périls et ses possibilités de les surmonter. Cette vision nous met face à l’énorme déni collectif de la catastrophe annoncée, et en surmontant la complexité apparente des problèmes qui nous maintient dans la confusion et l’inertie, elle nous incite clairement à agir au niveau de notre goutte d’eau.

Si la plupart des thèmes abordés me sont déjà familiers, je les ai retrouvés avec un nouvel éclairage. Tout le passage sur la création monétaire et la monnaie de dette notamment est très bien expliqué, il va droit à l’essentiel en apportant une compréhension limpide.
Je me suis senti totalement en phase avec les idées présentées, tout sonne juste et pertinent. L’industrie des croquants comme force négative, l’inconscience collective comme égrégore de la bête immonde, les têtes pensantes du monstre à la pointe des pyramides, là où trône la minorité des ultra-riches qui sont aussi les damnés de la terre, des êtres pervers habités par les forces du mal. La frontière séparatrice, poison suprême de la bête immonde, où cette élite richissime vit à l’extrême bordure du bon côté, dans l’état apparemment le plus enviable qui est en réalité le plus déséquilibré et le plus misérable. L’autre poison du monstre, la verticalité pyramidale, je le perçois nettement dans la boîte où je travaille, comment le carriérisme sélectionne les plus inconscients vers la pointe de la pyramide. La loi de l’attention et la monnaie d’attention, « tout ce sur quoi nous portons notre attention grandit », cela m’évoque les footballeurs qui gagnent des fortunes insensées, alors que c’est nous qui leur donnons le pouvoir en les regardant. Puis quand on passe à l’aspect lumineux du livre, son éclairage est tout aussi percutant. La culture des quatre richesses m’a marqué. Elle nous rappelle le sens véritable de la richesse qui est oublié et trop peu développé. Je suis aussi tout à fait d’accord avec les deux piliers pour nous sortir de notre impasse, la réappropriation du pouvoir de création monétaire et la fin du travail productif, même si nous sommes encore très loin de pouvoir les réaliser.

La crise de doute du Dicteur marque la dernière partie du volume. Ça a été une surprise car je ne m’y attendais pas du tout. Elle rassemble tout ce qui a été développé en tension, noirceur, désespoir à travers le dénouement heureux qui se produit dans le vieil homme. Il trouve enfin la paix intérieure, et avec elle, de la lumière pour l’humanité. Tout ce moment de méditation profonde est très bien exprimé, sa paix est ressentie comme bien réelle et authentique. Il en devient plus humain. Son dernier discours dans le muséum est porteur d’espérance pour l’humanité. Les jeunes Danseurs se retrouvent ensuite entre eux, la fin est dédramatisée, apaisée.

J’ajoute ici mes différentes remarques et compréhensions :
– Mongo est un système, un principe qui ne juge pas. Il est un pont entre l’homme et la vraie conscience, ou bien il est notre conscience, notre propre être.
– La pornographie, la violence, la vulgarité rabaisse l’homme. La folie humaine engendre son propre enfer. Tout excès sur le plaisir et les vices nous déconnecte de notre conscience.
– L’humanité est dans un état d’inconscience. Le cube au service de la conscience constitue un rempart contre la progression de l’inconscience. Il incarne le combat de la lumière contre les ténèbres.
– Un Danseur accompli (être auto-réalisé, avatar) fait la jonction entre deux mondes, le monde en déclin et le monde qui va renaître. Il est là pour nous faire comprendre que le monde tel qu’il est n’est pas la réalité.
– Vivre l’instant présent pour pouvoir prendre nos propres décisions. Dans l’instant présent on a deux possibilités : faire face ou se détourner. Là est le pouvoir du libre arbitre.
– Les symboles : douze Danseurs en rapport avec les douze constellations du zodiac, les douze apôtres ; le Scarabée qui est notre être ; le chiffre 7, les 7 chakras, les 7 cavaliers de l’apocalypse.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Rien, ce volume est juste comme il doit être.

Volume III 

♥♥♥♥  9

Commentaire

Le livre continue de tenir ses promesses en restant captivant et en stimulant mon impatience d’accéder au dernier tome, dans l’attente de recevoir sa conclusion et le dernier grand dénouement qu’il semble préparer. Il révèle aussi sa construction vaste et harmonieuse, où tout s’emboîte bien dans une vision qui reste claire. Il garde un bon mouvement en faisant alterner les phases de suspens avec leur dénouement, tandis que les moments consacrés à l’action, suivis de la réflexion, de la méditation et de l’explication lui donnent du rythme.
Le volume II surprenait par son traitement très différent du premier, le volume III surprend à son tour par sa différence qui le démarque des précédents. Si les trois volumes sont dans une continuité et gardent leur unité, ils pourraient presque se lire comme trois romans séparés qui ont chacun leur thématique et leur style propres. L’effet produit est que le passage d’un volume à l’autre détrompe toutes les attentes, au point que je me demande quelle va bien pouvoir être la différence et l’originalité du dernier volume. Il garde alors tout son mystère, avec une forte motivation de me plonger dedans pour aller à la rencontre de l’inconnu.

La spécificité de ce troisième volume est de nous faire basculer dans l’introspection, à travers l’exploration du monde intérieur de Thomas, et donc aussi indirectement du nôtre. Il s’ouvre à des plans ésotériques et spirituels qui invitent à la réflexion profonde et au recueillement méditatif.
Ça commence avec la leçon sur Newton et Einstein qui donne une crédibilité scientifique aux mutations de Mongo, où chaque mutation supérieure s’accompagne de sa loi d’harmonie appartenant à un ordre de réalité supérieur en rupture avec le précédent. Elle fait la jonction entre la mystique et la science comme les percevait Einstein dans sa quête de la loi d’harmonie universelle, ce qui donne un poids de sérieux au roman au sein de son contexte fantastique.
Vient ensuite la découverte de l’Ogre par Thomas. Il est à l’image de l’Antéchrist, maître des enfers et symbole du péché originel lié au sexe dépravé. Mais il reflète aussi notre propre démon intérieur. Je trouve que l’introduction de l’Ogre est très bien menée, car même les lecteurs qui n’ont pas d’ouverture spirituelle peuvent percevoir intuitivement de quoi il retourne. C’est encore renforcé quand Thomas et Carlos passent l’épreuve du four noir qui symbolise l’enfer. Le fait qu’ils s’en sortent parce qu’ils s’étaient attachés par la main est une belle image de la force de la confiance en soi et en l’autre qui montre qu’à deux on est plus forts pour traverser les épreuves de la vie que tout seul. Ils accèdent alors au sanctuaire des Danseurs accomplis qui s’accompagne de toute une symbolique, et ce passage a un effet vibratoire de résonance mystique auquel j’ai été particulièrement sensible.
A partir de là, Thomas est délivré de sa peur profonde qui le bloquait et l’empêchait d’être en paix au contact de son premier amour. Il va alors retrouver Mafat pour une longue nuit d’amour. Leur union graduelle de plus en plus profonde accompagne leur élévation mutuelle vers toujours plus de respect de l’autre, de pureté d’intention, de confiance, d’abandon et d’intimité partagée. Elle aboutit à l’élimination des egos qui permet de retourner à notre être véritable en retrouvant notre pureté originelle. D’où l’or qui apparaît, car il faut être pur pour retourner vers notre Père, notre origine paradisiaque. Dans l’accouplement des jeunes amants, se condense alors aussi bien le drame de l’humanité tout entière, car lorsque la parfaite union sera accomplie, il n’y aura plus de tristesse, plus de guerre, toutes les souffrances bassement humaines seront éliminées.

Thomas sort de sa nuit d’amour transfiguré. Il renaît au monde dans une perception pure qui lui rend perceptible sa réalité paradisiaque voilée par l’ego mais toujours présente. Il est connecté à son être d’où émanent toutes les vérités spirituelles, et c’est l’occasion de l’accompagner dans l’éclosion de ces vérités qui se déclarent à lui pas à pas. Si ces vérités se retrouvent dans toutes les traditions spirituelles, elles sont présentées dans un langage nouveau original qui a la vertu de les rafraîchir et d’intensifier leur sens profond en le mettant en phase avec nos problématiques contemporaines.
La lecture de cette troisième partie du volume a été pour moi la plus intense et la plus profonde. Elle induit une reconnexion à l’être par un recueillement méditatif, car son contenu est de l’ordre d’une nourriture spirituelle destinée à imprégner notre être plus que notre intellect. Tout ce passage m’a ouvert l’esprit, éclairé par des visions nouvelles parfois saisissantes, et m’a donné le sentiment de réactiver une connaissance intérieure qui était déjà mienne.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Toujours rien. Je ne lui trouve aucune longueur ni excès. J’apprécie au contraire sa façon de détailler les thèmes importants avec précision.

Volume IV 

♥♥♥♥  10

Commentaire

Mon intérêt n’a fait que croître d’un volume à l’autre, et il s’est encore accru avec le dernier volume qui tient toutes les promesses du livre. Il culmine en profondeur et révèle son unité en apportant les dernières réponses et synthèses.
On poursuit la plongée introspective de Thomas engagée dans le volume III où on reste tourné vers soi-même, vers notre être intérieur qui nous parle comme on se parle à soi-même. J’ai particulièrement bien ressenti le passage où Thomas se confronte à l’Ogre, où son mental le pousse à aller dans la luxure, à assouvir ses envies bestiales avec Mafat, jusqu’à ce qu’il rejette le démon. Il retrouve alors de l’énergie pour avoir supprimé une part d’ego de son corps, ce qui montre bien à quel point l’ego nous vole notre énergie. Et c’est grâce à l’aide de notre être intérieur qu’on y parvient, dont la connexion est essentielle pour éliminer nos démons. Ce qui m’a fait beaucoup aimé tous les passages où Thomas parle avec son être intérieur.
C’est ainsi que sont mises en lumière les deux natures qui cohabitent en permanence en nous, la vraie et la fausse. Elles se distinguent par deux mémoires incompatibles. Quand l’une domine, l’autre s’efface. La nature de l’Ogre vit du temps avec une mémoire ressassante du passé. Pour s’en délivrer, il faut lâcher prise au mental en revenant dans l’ici et maintenant où se trouve la mémoire de l’éternel présent qui appartient à notre nature éveillée. Là, on répond à l’appel de notre âme qui nous fait renouer avec notre être intime qui nous rend à nouveau entier. Dès lors on réalise qu’on ne manque de rien, alors que l’illusion d’un manque insatiable à combler fait partie de la nature même de l’Ogre, du mental et de l’ego. Mais le combat n’est jamais définitivement gagné, car les deux natures nous sollicitent continuellement pour emporter notre adhésion. Soit par la voix du démon qui nous séduit en nous invitant à la facilité et aux loisirs qui endorment notre conscience, soit par la voix de notre être qui est plus difficile à entendre parce qu’elle demande plus de maturité pour comprendre la vertu du sacrifice. Et c’est un rappel de notre responsabilité puisque ces deux voix ne sont jamais au-dessus de nous, mais c’est bien nous qui choisissons à chaque instant laquelle des deux nous voulons écouter.

La dimension romanesque est très intense dans ce dernier volume. Elle prépare le terrain des grandes plongées introspectives en s’accordant toujours profondément avec elles.
Après avoir connu un amour si profond, la violente rupture de Thomas et Mafat m’a pris par surprise. La scène est émotionnellement très forte. Le déchirement et la douleur des amants sont bien ressentis, on est peiné pour eux.
A partir de là, on va suivre l’évolution de la blessure d’amour de Thomas qui le crucifie comme le Christ. Gunj apparaît pour le conduire à la guérison. Leur longue confrontation fait ressortir la grande sensibilité et la grande humanité des personnages. C’est l’occasion de découvrir Gunj, qui peut être la conscience intérieure de Thomas, mais qui est aussi un être humain réalisé, affranchi de la souffrance et établi dans la vérité de l’être. Son comportement ainsi que la haute sagesse qu’il exprime sont tout à fait convaincants.
Gunj accule finalement Thomas à entrer en contact avec sa blessure d’amour, ce qui va enclencher sa guérison en le faisant renouer avec le cœur en souffrance de Mafat. J’ai trouvé ce moment extrêmement fort émotionnellement et très juste dans son processus de guérison.
Puis après une bonne nuit de sommeil, on retrouve Thomas enfin délivré de sa souffrance, où il se sent bien et apaisé. Et là aussi, sa profonde métamorphose est très bien perçue. Il s’éveille à une nouvelle conscience de l’amour, l’amour vrai, inconditionnel et sacrificiel parce que sans attachement qui est pourtant le seul qui lui a permis de retrouver sa connexion perdue à Mafat.
Dans cette nouvelle conscience, il revient vers Carlos après l’avoir violemment rejeté. Sur le plan romanesque, leur amitié fusionnelle marquée par la scène du nécessaire pardon, leurs retrouvailles et leurs confidences révèle encore un très beau moment émotionnel.
Puis après leurs retrouvailles réapparaît Mafat qui a cessé d’être une source de tourments entre eux, car tous les trois sont établis dans l’amour véritable qui ne peut générer aucune souffrance. Mais Mafat est aussi métamorphosée. Elle est enceinte et incarne la Mère Universelle porteuse des générations futures dont il nous faut prendre soin.
Enfin le livre se termine sur une Danse joyeuse de tous les mongonastiques qui forment une chaîne d’où ressort une énergie qui monte jusqu’au ciel, symbole de la coopération des hommes pour engendrer la Treizième Œuvre.
Et nous aussi, en tant que lecteurs, au niveau de notre goutte d’eau, nous sommes conviés à contribuer à la Treizième Œuvre qui est l’affaire de toute l’humanité. Le livre nous a donné tous les éclairages pour cela, nous avons tous les éléments en main pour agir, avec à nouveau de la lumière devant nous, parce que ce monde meilleur auquel nous aspirons est à notre portée.

J’ajoute mes différentes remarques et compréhensions :
– Sur les symboles : le tigre représente notre être intime, le papillon notre âme, les larves des aspects de l’ego qui s’accrochent à nous ; l’œuf est symbole de la création, du yoni féminin ; le miroir est un révélateur de l’ego.
– Thomas a compris que Mafat n’est pas la source de son bonheur et donc pas non plus la source de son malheur, car il est le seul à pouvoir trouver le chemin de son bonheur. La souffrance, les peurs, la tristesse qui sont en nous, nous les avons nous-même créés et nous seul pouvons les éliminer.
– Les Danseurs sont comme le Christ, ils se sacrifient pour aider l’humanité endormie.
– Le démon du désir est en nous et on doit l’éliminer de notre personnalité. La projection du désir est le péché originel qui nous a fait tous sortir du paradis.
– Les Dakinis sont aussi des Danseuses, elles font partie de l’énergie créatrice
– Carlos est l’archétype du Christ, le Sauveur de cette humanité souffrante. Thomas est l’archétype de Jean-Baptiste qui est venu avant le Christ pour préparer sa venue.

Les passages que j’ai particulièrement aimés :
– « Tu tiens dans tes poings serrés les braises ardentes de ta souffrance qu’un état d’inconscience te fait prendre à tort pour ton plus précieux trésor. »
–  » Il faut s’abandonner sans résistance au déroulement imprévisible et inconnaissable de sa destinée tel qu’il advient d’instant en instant pour vivre sereinement. »
– p101, ligne 11 à ligne 16 : la conscience que toute peur est issue de notre propre énergie et ne peut donc jamais être plus forte que nous.
– L’annonce de l’Apocalypse qui est la conséquence de notre niveau de dégénérescence, de l’état misérable où l’on est arrivé.
– Tout l’éclairage sur big-pharma, cet agglomérat qui ne voit que son profit et ne veut surtout pas que les personnes qui prennent leurs médicaments guérissent pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or. C’est pourquoi ils conçoivent des médicaments qui neutralisent les symptômes aussi longtemps qu’on les prend mais sans éliminer la cause réelle de la maladie qui doit rester active.

Ce qui pourrait être amélioré ou corrigé

Rien.