Avis du livre pour l’association Moneko

Synthèse

Lecteur Jean-Claude Chauvigné – membre actif de l’association de monnaie locale MONEKO à Nantes.

Appréciation du LIVRE COMPLET  ♥♥♥♥ 

Volume I  ♥♥♥♥ 

Volume II  ♥♥♥ 

Volume III  ♥♥♥♥ 

Volume IV  ♥♥♥♥ 

En une formule

Cette aventure initiatique nous dépouille de nos préjugés comme des peaux d’un oignon qu’on enlève jusqu’à nous conduire vers la révélation ultime.

Synthèse en forme de 4ème de couverture

Mots clés : aventure, quête, révélation, s’éveiller, traversée, émancipation, libération, poison/remède, amour, énergie, élever/accroître, conscience.

Un livre de mystères et d’éveil qui transmet des bordées d’émotions.
Vaste métaphore de notre réalité actuelle, il nous plonge dans une grande aventure romanesque. Y alternent des phases de compréhension, d’apprentissage, d’enseignement et de décryptage de notre monde, ainsi que des moments d’épreuves partagées avec son protagoniste central qui nous font grandir en conscience et en maturité. Les principaux traits et maux de notre société vont ressortir avec un relief acéré qui les rend évidents, et nous donnent les remèdes appropriés avec une cohérence d’ensemble tournée vers un nécessaire changement de paradigme. Et comme l’omniprésence des écrans est la plus grande révolution de notre nouveau siècle, tout se passe dans un univers où la Communication est tout. Il nous transmet ainsi un éclairage sans précédent sur ses rouages et son impact sur les consciences. Est-ce le remède pour nous émanciper de l’emprise addictive des écrans ?

La Communication deviendra-t-elle notre pire cauchemar où un précieux allié de notre émancipation, selon que nous allons continuer de nous enfoncer dans l’inconscience ou que nous grandirons collectivement en conscience ?
Voilà l’enjeu véritable que nous révèle L’Appel de Mongo en invitant chacun d’entre nous à élever notre niveau de conscience pour échapper à notre autodestruction. Ce qui va inaugurer la deuxième partie du livre où à travers un grand combat intérieur contre les puissances aveugles de l’inconscience, nous allons recevoir toutes les clés de notre transformation intérieure. Pour nous engager sur la voie de la conscience et dans cette responsabilité, offrons notre goutte de conscience comme contribution vitale pour ouvrir notre devenir commun à plus de lumière et de liberté.


Le livre et les monnaies locales

(Réf. Vol II – analyse socio-économique p102 à p154)

Le propos sur la monnaie est très bien traité, clair, pédagogique, allant à l’essentiel, et donc une bonne introduction pour un lectorat non-initié à ces questions.
Il nous rappelle que la monnaie est une convention sociale, une réalité non matérielle qui se crée par la relation et la confiance manifestant l’interaction d’échange entre les êtres humains ; si elle est souvent présentée comme créée à partir de rien c’est en raison de notre prépondérance à considérer la matière comme le tout. Toutefois il est bon de rappeler avec Aristote le danger de confondre, ce qui est courant, l’argent pour la maison et la vie quotidienne et l’argent « chrématistique » voué à la spéculation. Or c’est sa dimension spéculative qui a pris le dessus et est au cœur de toute l’activité de l’économie maintenant régit par la sphère financière et spéculative. « Faire travailler l’argent » ou usure, a toujours été condamnée par toutes les traditions religieuses et spirituelles comme un des plus grands fléaux pour la société.
Le lien entre la monnaie de dettes contrôlée par les puissances financières nous condamne à une croissance sans fin, dans un monde fini qui se consume en même temps que tout le monde consomme. Les monnaies locales redonnent à l’instrument monétaire sa valeur d’échange hors spéculation. Rendu au peuple il permet d’engager une décroissance volontaire, source de richesse nouvelle.

 

Questionnaire

Quelle impression générale vous a fait le livre ?

C’est un livre initiatique qui transmet une bonne énergie. Dans une vaste métaphore, il décrit les principaux traits et maux de notre société avec un relief acéré qui les rend clairs et évidents. A partir de là, les remèdes appropriés se dégagent aussi clairement avec une cohérence d’ensemble tournée vers le nécessaire changement de paradigme. Comme ce changement ne peut advenir qu’avec la transformation intérieure de chacun, la deuxième partie du livre nous fait vivre le combat intérieur qui mène à cette transformation à travers le périple du protagoniste principal.

A-t-il éveillé votre conscience dans certains domaines ? Si oui, lesquels ?

Oui, tout particulièrement sur l’économie de l’attention, par son développement et son analyse approfondis qui ouvrent sur des conséquences et des implications inattendues.

Considérez-vous que le livre peut avoir un impact bénéfique sur la conscience collective ?

Oui potentiellement. En tous cas, il s’inscrit dans une contribution collective où il peut apporter son éclairage et son énergie.

Percevez-vous des dimensions prémonitoires (ou anticipatrices) du livre ?

Je considère que l’avenir n’est pas écrit et reste ouvert. Il n’y a donc pas de place pour des prédictions fatales. Par contre, en présentant une lecture acérée de notre réalité, le livre nous ouvre sur un regard plus profond des maux qui l’affligent, dont beaucoup vont continuer de grandir dans le futur si nous restons passifs.

Selon vous, a-t-il un potentiel de succès de librairie ?

Oui, c’est un livre initiatique qui reste prenant sur les 4 volumes. Par son ouverture universelle, toutes les voies spirituelles peuvent se reconnaître en lui. Il attirera ceux qui sont en recherche et apprécient ce type de littérature, gage d’un succès potentiel.

Considérez-vous que ce qu’annonce l’Avertissement de lecture s’est vérifié au cours de votre lecture ? Le trouvez-vous justifié ? A corriger pour l’améliorer ?

J’avais déjà formulé mes critiques antérieurement qui ont conduit à une correction de l’Avertissement.
Ce qui se vérifie est « Rien dans L’Appel de Mongo n’est ce qu’il semble être« , et il transmet bien une vision de sagesse. On ne peut pas l’identifier et on va de surprises en surprises. Il y a aussi que tous les préjugés (conscients ou inconscients) qu’on va avoir au cours de lecture sautent par des coups de théâtre continuels sur le plan des idées, déjouant au final toutes nos attentes.
Il peut être justifié pour cela. Par contre, ça lui donne un aspect paternaliste qui veut diriger le lecteur comme s’il était un « demeuré » qui ne passe pas. Il faudrait l’éviter et plutôt séduire par son côté mystérieux.

Considérez-vous que le livre défend les valeurs de votre association de monnaie locale ?

L’association partage ses valeurs qui s’inscrivent dans le changement global de paradigme.

Si oui, considérez-vous que sa diffusion peut aider à sensibiliser un plus large public à votre action et vous faire gagner de nouveaux adhérents ?

Je ne sais pas. Si le livre accède à un succès populaire, ce sera parce qu’il s’inscrit dans tout un écosystème qui finira par prendre de l’ampleur, et c’est l’effet d’ensemble qui rejaillira de façon positive sur les associations de monnaies locales.

Volume I – Germination

La première partie est remarquable, au sens où elle marque l’attention.
J’ai beaucoup aimé la scène de la fête du village, avec son bonheur contagieux, et le personnage de la trisaïeule comme pilier de la communauté pour sa sagesse et son extravagance jouissive.
La scène sexuelle entre les amants Djack et Ambre est très évocatrice. Je retiens sa dimension allégorique, sa profondeur dans le contraste des sexes, avec leur lutte et leur violence initiales pour la conquête et la domination, pour aboutir à l’épanouissement le plus profond.
La séparation pressentie entre la mère et l’enfant Thomas qui clôture cette première partie est prenante et poignante.
L’interrogation d’arrière-plan sur la liberté de choix face à ce qui ressemble à un destin inexorable acculant les principaux protagonistes fait pour moi ressortir le sens du libre arbitre : obéir à sa mission intérieure pour réaliser la finalité de son être.

La deuxième partie s’ouvre avec la découverte du Mongonastère juché sur un promontoire inaccessible entouré de gouffres, ce qui me fait penser aux monastère tibétains perdus au fond de l’Himalaya.
Puis on quitte la paix radieuse qui en émane pour plonger brusquement dans l’atmosphère malsaine des basses villes. On suit l’évolution d’Ungern, un élu de Mongo qu’il a fini par rejeter, et qui à cause de son rejet énigmatique, va devenir un personnage incarnant le mal absolu, horrible et terrifiant. Le roman nous fait vivre alors un contraste extrême entre la lumière et les ténèbres qui exacerbe les émotions positives et négatives.

Puis on quitte ce monde lugubre et oppressant pour retrouver l’atmosphère lumineuse du Mongonastère. On assiste à l’éducation informelle de l’enfant Thomas et de son ami Carlos par leur maître Zabir, un géant impressionnant par sa puissance surhumaine autant que par sa sagesse lumineuse et la délicatesse de sa sensibilité envers les enfants.
Je retiens particulièrement la séquence où ils dévalent le ravin à toute allure qui stimule en eux une vigilance méditative, car j’ai vécu une expérience similaire dans ma jeunesse en sautant de rocher et en rocher dans des descentes de montagne.
La scène où Zabir plonge dans le torrent furibond m’a aussi bien marqué. J’y vois un symbole et une invitation à plonger au cœur de notre courant de vie pour être dans la lumière et la réjouissance qui transcendent la peur.
C’est l’occasion pour Zabir de transmettre aux enfants un enseignement sur la peur et la manière de s’en libérer, enseignement qui éclaire rétrospectivement le monde des basses villes où tous les résidents sont esclaves de leur peur qui les manipule et les aveugle.

Volume II – Communication

Ce qui m’a le plus marqué dans ce volume est toute sa réflexion sur le pouvoir de l’attention qui régit le monde de la Communication (c’est-à-dire aussi bien tout notre monde désormais), annoncé dans cette formule : « Tout ce sur quoi nous portons notre attention grandit« . Elle résonne avec une même vision de mon école bouddhique qui incite à être conscient de ce sur quoi nous mettons notre attention, de façon à nous tourner vers ce qui a une vraie valeur positive, car cela grandira inexorablement en nous.
Cette loi de l’attention révèle aussi indirectement l’intention et le contenu du livre. Car il nous expose à des aspects sombres de notre réalité allant jusqu’à l’horreur, et qui sont nécessaires pour nous ouvrir les yeux sur ce qui se prépare devant nous si nous restons passifs. Mais ces aspects sombres sont toujours enveloppés par une lumière qui les éclaire pour les surmonter, de sorte que c’est largement la lumière qui domine dans le livre, nourrissant notre attention tout au long de la lecture pour que cette lumière grandisse en nous.

Car ce second volume met d’abord en relief la triste réalité qui est la nôtre. L’addiction aux écrans qui conduit à « La fabrique du crétin digital » (titre du livre de Michel Desmurget).
Toutes les énergies tournées vers le profit aveugle qui alimentent les industries malsaines de la publicité, de la guerre, de la maladie avec Big Pharma, de la malbouffe, de la délinquance, etc. Une stimulation du profit qui pousse à consommer toujours plus pour assurer une croissance économique sans fin dont un monde fini, avec pour résultat mathématique inéluctable les pénuries à venir et la ruine de l’humanité.
On aboutit à une prédiction d’effondrement auquel on peut difficilement échapper. Et le monde de Mongo nous présente déjà une réalité post-effondrement où la moitié de l’humanité s’est réfugiée sous terre dans d’immenses basses villes hermétiques… Tandis que de notre côté, tous les milliardaires ont déjà bâti leur bunker, véritables palaces sous-terrains qui ressemblent déjà à des petites villes.

Dans une longue analyse socio-économique, le livre va traiter en profondeur la question de la monnaie et de la création monétaire rendues aux citoyens, sujet qui m’occupe particulièrement pour promouvoir les monnaies locales. (Je ne reproduis pas ici mon avis critique qui est présenté plus haut au point 3 – Le livre et les monnaies locales).

La présentation originale de la culture des quatre richesses est bienvenue. Nous rappelant que le véritable sens de la richesse est la qualité de notre condition d’existence, elle fait écho aux enseignements de mon école bouddhique sur les trois trésors : grenier pour le matériel ; corps pour la santé physique et mentale ; et cœur pour la relation authentique de cœur ouvert.
De même, les poisons de la bête immonde font écho aux trois poisons bouddhiques que sont l’orgueil, l’avidité, et l’ignorance qui est une perception fausse de la réalité ignorant nos liens d’interdépendance avec tout ce qui est vivant, d’où notre sentiment d’isolement et de séparation.

Enfin, les coups de théâtre sur le plan des idées, qui vont à chaque fois remettre en question les vérités exposées comme solidement établies, est judicieux. Notamment avec l’effondrement du Dicteur à la fin qui fait voler en éclats toute sa science si certaine qu’il nous a transmis durant tout le volume, rendant au lecteur l’ouverture pour sa propre réflexion et interrogation.

Volume III – Enchaînement

En suivant les épreuves de conscience de Thomas, ce volume nous convie à affronter notre part obscure pour la traverser et accéder au-delà d’elle à la dimension de notre être divin. Cela implique une conscientisation des énergies sexuelles et subtiles, mais aussi le courage de s’ouvrir à soi-même pour vaincre le mal et la folie qu’on pourra y trouver.

C’est ainsi qu’on suit l’évolution de Thomas devenu jeune adulte, face aux premiers émois de l’amour et de la sexualité. Après avoir découvert la part de la bête humaine qu’il porte en lui, puis l’avoir dépassée et dominée en affrontant sa peur profonde qui va elle aussi le quitter, ses épreuves intérieures l’ont mûri pour le rendre apte à rencontrer Mafat, la jeune fille dont il est épris dans l’amour vrai et le respect.

A partir de là je dirais que tout est très beau.
La rencontre des jeunes amants qui évoluent graduellement vers une intimité de plus en plus profonde, avec tout l’environnement érotique conscientisé, l’ouverture à la souffrance muette de l’être au sein même de la béatitude, son débordement sur l’humanité tout-entière plongée dans la souffrance de la chute qui éveille le geste d’humanité, la compassion universelle, toute la scène en soi est belle et profonde.
J’ai trouvé cependant que l’ensemble était un peu long et répétitif, trop découpé, très chargé de sens multiples. Tout comme la dernière partie qui marque le retour de Thomas au Mongonastère après sa nuit d’amour. On suit son éclosion de conscience dans des révélations spirituelles de plus en plus profondes qui le rapprochent de l’illumination.
Je reconnais toutefois que c’est parce que j’avais hâte de renouer avec la dynamique de l’intrigue principale que je n’ai pas eu la patience ou le désir de me recueillir pour entrer dans la profondeur de ces passages.

Volume IV – Libération

J’ai été particulièrement marqué par le rapport au monde ancestral. L’évocation de la tribu primitive que Thomas va rencontrer dans la cellule de transfert sous l’impulsion de Mongo lui révèle le monde de ses ancêtres. Cette tribu est porteuse d’une tare et d’un déséquilibre qui sont à l’origine de Mongo. Alors Mongo et tous les mongonastiques sont eux-mêmes porteurs de cette tare et de ce déséquilibre qui ont fini par contaminer le monde entier.
Nous gardons un lien de responsabilité et de dette envers nos ancêtres qui continuent de vivre à travers nous. La vie que nous vivons est le fruit du sacrifice et du travail de nos ancêtres, mais aussi des crimes qu’ils ont pu commettre pour nous l’octroyer. Nous héritons alors autant des fruits de leurs mérites que des dettes de leurs crimes qu’il nous incombe de réparer.
Cette tare est le propre des nations riches et puissantes qui doivent leur prospérité au colonialisme et au néo-colonialisme, et donc à exploitation criminelle d’autres êtres humains.

Après avoir été au paradis dans son amour pour Mafat dans le volume précédent, sa rupture incompréhensible signe la chute de Thomas que le plonge en enfer. Il accuse intérieurement Mafat d’être la cause de sa souffrance, et il est rempli de haine pour son ami Carlos, en réalisant qu’il a aussi eu une liaison avec Mafat.
Il est complètement piégé et aveuglé par l’ego, ce qui va l’amener à affronter l’Ogre, le porteur de toutes les tares, pour pressentir qu’il porte aussi en lui les stigmates de l’Ogre.
Thomas livre un combat intérieur contre sa part obscure, jusqu’à ce qu’il finisse par retrouver l’amour en lui-même, et à partir de là la voie du pardon et de la réconciliation.

Le final du livre est réjouissant. Il révèle la nature de déesse de Mafat, appelant au retour du féminin sacré, et se termine par un dernier coup de théâtre. Alors qu’on attendait l’accomplissement d’un Treizième Danseur comme Sauveur de l’humanité, Mongo manifeste une ouverture par un craquement titanesque qui atteint tous les êtres, leur transférant à tous le même pouvoir des Danseurs.
Après avoir reçu tous les outils de la transformation au cours du livre, le lecteur est renvoyé à la responsabilité de chacun d’être à lui-même son propre sauveur et libérateur, pour soi-même et pour l’humanité. Ce qui s’accorde avec le sutra du Lotus qui déclare que tous les êtres ont la même nature divine ou nature de Bouddha qu’ils ont la responsabilité d’éveiller.