La Fabrique du Consentement pour les Nuls. Un condensé en 3 min de l’ouvrage de référence de Noam Chomsky qui a révélé les 5 stratagèmes de la propagande des médias oligarchiques propres à nos démocraties.
Propagande.
Un terme qu’on attribue aux dictatures régulièrement montrées du doigt par nos médias, par contraste avec nos démocraties occidentales où règnent la « liberté de la presse ».
Mais un livre révolutionnaire sorti il y a 30 ans : « La fabrique du consentement » d’Herman et Noam Chomsky a définitivement balayé cette idée reçue :
L’idée reçue que les peuples des démocraties sont plus libres d’exprimer leur volonté que dans les dictatures.
L’idée reçue que nos médias assurent un rôle de surveillance du pouvoir en place.
L’idée reçue qu’ils informent objectivement le public en diffusant une pluralité d’opinions pour nous faire participer au processus démocratique.
Car en réalité, les médias fabriquent notre consentement.
Ils ne nous disent que ce que le pouvoir en place a besoin de nous faire savoir, afin que nous restions dans les rangs.
Notre système médiatique fonctionne comme une machine à propagande qui utilise cinq stratagèmes ou filtres.
I – Le premier filtre concerne le contrôle que procure la propriété des médias.
Les médias de masse sont de grandes entreprises, qui font souvent partie de conglomérats plus gigantesques encore, dont le principal but est de faire du profit.
Du coup, le journalisme critique n’étant pas un vecteur de profit se retrouve loin derrière les intérêts de ces entreprises géantes.
II – Le second filtre provient de la publicité payée par les annonceurs à qui il faut toujours plaire, et qui donc déterminent considérablement le contenu des grands médias.
Leur coût de fonctionnement étant assuré par la publicité, les annonceurs leur achètent de l’audience, c’est-à-dire notre attention de consommateurs qui doit être formatée pour les satisfaire.
III – Le troisième filtre est la source d’information sous contrôle de l’oligarchie qui la transmet aux médias comme référence officielle.
Les gouvernements et les grandes entreprises fournissent les médias en scoops, annonces officielles, et interviews « d’experts », se rendant indispensables au processus journalistique.
Ainsi, le journalisme est complice du système pour lui être intimement lié.
Car si vous défiez réellement le pouvoir, vous serez poussé dans la marginalité.
Vous ne serez plus membre du club, vous perdrez votre carte VIP, et vous n’obtiendrez pas votre reportage.
IV – C’est là qu’entre en jeu le 4ème filtre :
Des contre-feux et moyens de pression assaillent les journalistes, les lanceurs d’alerte, les sources qui s’éloignent de la pensée unique imposée.
Lorsqu’un discours est gênant pour l’oligarchie, la machine à dénigrement se met en action, discréditant les auteurs, salissant les propos, cherchant à détourner la conversation et à faire diversion. Ce qui incite tout naturellement les journalistes et médias à s’autocensurer d’emblée.
V – Enfin le 5ème filtre indispensable pour forger le consentement est la désignation d’un ennemi commun.
Communisme, terrorisme, migrants.
Un épouvantail effrayant qui assure le contrôle de l’opinion publique.
Cinq stratagèmes pour la machine à propagande de nos démocraties.
Cinq filtres pour une lessiveuse médiatique globale bien huilée.
Le consentement se fabrique tout autour de nous, tout le temps.
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Remerciement et crédit images :
Vidéo tirée d’une production de Democracy Now!, conçue et animée par Pierangelo Pirak, musique d’Eric Samothrakis
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